Les troubles du sommeil: douleurs
- sylvie R.
- 4 déc. 2014
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le bon hypnotique ? Résumé La prise en charge d’un patient souffrant de douleurs chroniques et de troubles du sommeil se doit d’être globale, le patient pouvant rapidement être entraîné dans un cercle vicieux (relation bidirectionnelle entre ces deux entités morbides). La physiopathologie passe par un déficit chronique de sommeil, surtout en sommeil lent profond (sommeil «restaurateur») généré principalement par les régions préfrontales. Ces régions sont impliquées dans la modulation de la douleur et l’on voit «la boucle» se refermer. Ce n’est que par une approche incluant des principes d’hygiène, de thérapie cognitivo-comportementale, des médicaments ayant des propriétés antalgiques et hypnotiques, que ce cercle pourra être brisé. Aspect bidirectionnel de l’interaction sommeil-douleur La prévalence des troubles du sommeil parmi les personnes souffrant de douleurs chroniques oscille entre 50 et 70% en fonction des études et des sujets (douleur dorsale chronique, douleur neuropathique, polyarthrite rhumatoïde, etc.). Ces troubles du sommeil compliquent tant la prise en charge que l’évolution de la maladie. Une étude prospective récente,1 chez 22 femmes souffrant de douleurs chroniques diverses (douleurs dorsales, faciales, fibromyalgie) suivies par questionnaires, agenda de sommeil et actimétrie pendant deux semaines, confirme que les nuits avec mauvais sommeil sont suivies d’une augmentation de la douleur le lendemain et qu’inversement une journée douloureuse est suivie par une mauvaise nuit. L’apparition de symptôme dépressif module également cette interaction. Concernant l’hypnogramme, les douleurs chroniques augmentent la latence d’endormissement, diminuent l’efficacité du sommeil (fragmentation du sommeil), augmentent le sommeil léger aux dépens du sommeil lent profond (généré essentiellement par les régions préfrontales).2 De même, il est actuellement bien établi par des expériences tant chez l’animal que chez l’homme, que la privation de sommeil (surtout en sommeil lent profond) abaisse le seuil de la douleur (état hyperalgésique) tant subjectivement qu’objectivement.3-6 Le groupe de Tiede,6 en utilisant des potentiels évoqués nociceptifs induits par laser, montre que la privation de sommeil en aigu (quatre heures de sommeil) diminue le contrôle de la douleur probablement en diminuant la modulation attentionnelle (dont le réseau impliquant les aires préfrontales et postérieures pariétales). Il existe donc un risque d’entrer dans un cercle vicieux constitué par ces deux «attracteurs» interconnectés que sont les douleurs chroniques et les troubles du sommeil
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